Date à déterminer
L'affaire Dreyfus. L'affaire qui divise la France 1894-1906
avec Mariam Habibi
En 1894, Alfred Dreyfus est reconnu coupable d'espionnage par un tribunal militaire et condamné à la prison à vie sur l'île du Diable, au large de la Guyane. L'histoire aurait pu s'arrêter là. La nation, à quelques exceptions près, accuse unanimement le capitaine de 35 ans de collusion avec l'ennemi, l'Allemagne. Ce n’est qu’un peu plus d'un an plus tard que Georges Picquart, le successeur du chef du service de renseignement militaire, trouve (sans chercher) la preuve que Dreyfus n'était pas le traître. Le véritable espion était un homme appelé Ferdinand Walsin Esterhazy.
À partir de ce moment, ce qui n'était à l'origine qu'une "simple" erreur judiciaire est devenue une erreur judiciaire délibérée et a entraîné la France dans une guerre civile sans effusion de sang pendant les cinq années suivantes. Dreyfusards et anti-dreyfusards se déchaînent les uns contre les autres et cherchent à obtenir "justice" pour leur cause. Les tentatives des partisans de Dreyfus pour rouvrir le procès échouent les unes après les autres ; plus les preuves sont irréfutables, plus les autorités se montrent intransigeantes.
L'Affaire Dreyfus se termine finalement par l'annulation de toutes les accusations et la réintégration d'Alfred Dreyfus dans l'armée. Selon les mots d'Émile Zola, "la vérité était en marche et rien ne pouvait l'arrêter". Derrière cette "affaire" se cachent cependant de nombreuses questions : la France doit-elle défendre son honneur en couvrant une erreur judiciaire ou la vérité et la justice doivent-elles prévaloir à tout prix ? Pour les Juifs français, une question plus existentielle se pose : la communauté doit-elle continuer à s'assimiler dans l'espoir de faire partie de la nation française ou doit-elle opter pour d'autres solutions ?